A l’heure où nous apprenons le décès, programmé, de Vincent LAMBERT, je suis habité par une profonde tristesse.
Profonde tristesse tout d’abord car il s’agit d’un drame humain et familial terrible. Drame humain de ce jeune homme devenu cérébro-lésé à la suite d’un accident de voiture. Drame familial car ce cas trop largement médiatisé a fait se déchirer une famille entière, l’épouse contre les parents, les frères et sœurs contre des neveux, etc…
Profonde tristesse car Vincent LAMBERT et sa famille ont été pris en otage à des fins politiques et partisanes pour promouvoir l’euthanasie en France. Car oui, Vincent LAMBERT ne pouvait plus avoir de contacts normaux avec l’extérieur, comme tous les Cérébro-lésés, mais il n’était en aucun cas victime d’un acharnement thérapeutique, n’ayant plus aucune médication, ni assistance respiratoire depuis de nombreuses années. Il vivait donc par lui même, ayant juste besoin d’être alimenté et hydraté comme tout être humain.
Le fait de décider d’arrêter de l’alimenter et de l’hydrater revient donc bien au fait de programmer sa mort… nous sommes donc bien devant un acte volontaire d’euthanasie. Et maintenant que fait-on des 1 700 autres patients cérébro-lésés en situation neuro-végétative ou pauci-relationnelle ? On programme également leur mort par euthanasie ?
Cette affaire LAMBERT interroge toute la société sur la vision que nous avons de la fragilité et de la dépendance. Que faisons nous des personnes dépendantes ? Sont-elles un poids si insupportable que nous les supprimons, ou représentent-elles une richesse pour notre société toute entière car elle nous rappelle la part de fragilité de notre nature humaine ? Nous ne pouvons pleinement accepter notre nature humaine, que lorsque nous avons accepté notre faiblesse ! « C’est quant je suis faible que je suis fort« … nous rappelle Alexandre JOLLIEN, Philosophe et IMC. Refuser d’accepter la fragilité et la dépendance risque donc de nous conduire à refuser notre humanité…
Un véritable enjeu de société se joue là… Vincent LAMBERT est bien une victime d’un débat politique qui nous concerne tous.