A l’heure où la France est agitée par la réforme des retraites voulue par le président de la République, il convient de se poser la question de la pertinence d’une telle réforme… autrement dit, peut-on y échapper ?
Un petit rappel historique s’impose pour bien comprendre les fondements de notre système. En 1946, quand fut instauré ce système assurantiel des retraites, le principe de la répartition a été retenu, les actifs cotisants donc pour les retraités. A l’époque 5 actifs cotisaient pour 1 retraité et l’âge moyen de décès n’excédait pas les 70 ans. Le système était donc largement bénéficiaire. Un tel système par répartition ne peut donc fonctionner qu’avec une démographie forte afin que le nombre de cotisants soit toujours très supérieur au nombre de retraités. Or aujourd’hui, la chute de notre démographie fait que nous sommes tombés à 1,7 cotisants pour 1 retraité avec une espérance de vie qui ne cesse d’augmenter, autour de 85 ans. Notre système actuel ne peut donc plus tenir… A terme il devient donc inévitable de modifier notre système de financement des retraites étant peu probable que la démographie reparte à la hausse de manière sensible. Introduire une part de capitalisation, comme le propose le président de l’AMF, David LISNARD semble donc inévitable. A cela s’ajoute un report de l’âge de départ à la retraite qui est cohérent avec l’allongement de la durée de la vie.
Cependant je ne comprends pas pourquoi la droite comme la gauche se focalisent sur l’âge de départ à la retraite et non sur la durée de cotisation qui me semble beaucoup plus juste ? Il est normal qu’une personne ayant commencé à travailler et cotiser à 16 ans parte plus tôt que celle qui n’a commencé qu’à 23 ans !
A court terme, et à défaut d’une réforme plus globale et plus ambitieuse, je pense que nous n’avons pas le choix que de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Cependant, Afin de donner une plus grande justice à cette réforme, je trouve la proposition des députés LR équilibrée : Maintenons l’âge de départ à la retraite à 64 ans, sauf pour celles et ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans pour lesquels il serait imposé 43 annuités, sans limite d’âge. Une personne travaillant depuis l’âge de 16 ans pourrait ainsi partir à 59 ans si elle le désir (avec une retraite à taux plein). A cela vous ajoutez une prise en compte des congés maternité pour les femmes et je suis assez certain que cela serait de nature à faire accepter la réforme.
Il y a donc une possibilité pour le gouvernement de sortir la tête haute de ce dossier en y ajouter quelques mesures de justices sociales nécessaires, comme le propose Les Républicains. Emmanuel MACRON et son gouvernement auront-ils cette capacité d’écoute et de bon sens ? L’avenir nous le dira…