La décision du Conseil de l’Europe du 4 mars dernier épingle la France pour ne pas avoir prévu dans ses textes « d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments corporels ». Or, on oublie que les coups constituent déjà un délit pénal sur tout être humain et par ailleurs on créé des amalgames en associant fessée et maltraitance.
La violence est évidemment un acte toujours condamnable. Elle est l’arme des faibles. Si je ne sais plus agir par le dialogue, par la compréhension, alors je contrains physiquement. Elle n’est pas digne de l’homme en tant qu’animal raisonnable comme le définit Aristote, c’est-à-dire personne pouvant user de son intelligence pour agir. Quand je frappe, je suis submergé par mes passions et je ne les contrôle plus. Mais peut-on classer une simple fessée, voir une claque comme un acte de violence ? Cela dépend de l’intention de son auteur et des circonstances ainsi que l’environnement dans lequel l’auteur et l’acte sont placés (par exemple en situation de légitime défense quand une personne cherche à se libérer de l’emprise de son agresseur).
Quoiqu’il en soit, les parents, premiers éducateurs de leurs enfants ont la responsabilité de permettre à leurs enfants de devenir un homme ou une femme responsable dans la société. Mais la société a un devoir d’assistance auprès des parents à cette fin. Or, comme le rappelle Thierry ROMBOUT, (Directeur Général de l’union pour l’Enfance) « de plus en plus, la société présente des injonctions contradictoires vis-à-vis des parents . Aujourd’hui, notre société respecte des principes pouvant, dans une certaine mesure, être perçus comme des injonctions contradictoires. A la fois la société renforce la responsabilité des parents par la sanction en cas d’échec en matière d’éducation (par exemple par la suppression des allocations en cas d’absentéisme) mais, en parallèle, les nombreuses campagnes sur suspicions d’abus, les dénonciations, le signalement, etc. créent un climat de délation et de méfiance autour de la capacité du parent à être un bon éducateur. La Loi du 5 mars 2007 réaffirme quant à elle le droit des parents à exercer leur parentalité mais, dans le même temps, on demande à l’Etat de faire de l’ingérence dans la sphère privée en interdisant la fessée » .
Alors, non une fessée visant à recadrer, marquer un dépassement des limites ou punir pour une faute grave, n’a jamais été un châtiment corporel mais bien un moyen fort de permettre à un jeune de se construire entre une limite droite et une limite gauche !