Depuis plusieurs jours, « l’affaire Vincent LAMBERT » fait à nouveau couler beaucoup d’encre. Certains demandent la fin d’un acharnement terrapeutique en arrêtant de l’alimenter et de l’hydrater. D’autres crient à l’Euthanasie et demande qu’on le laisse vivre. Que penser de cette histoire particulièrement complexe dont le drame est renforcé par le déchirement de la famille et le symbole que veulent en faire les pro Euthanasie ?
Pour ma part, bien que ne connaissant pas le dossier sur le fond, je pose une simple question : Peut-on considérer que alimenter et hydrater une personne dépendante est comparable à une médication et s’apparenterait donc à de l’acharnement thérapeutique ? Si tel est le cas, que faisons nous des 1 500 personnes cérébrolésées en France ? Que faisons nous des personnes âgées dépendantes qui remplissent nos Ehpad ? Cela veut-il dire que les personnes en extrèmes dépendance ne valent plus la peine de vivre ? En sera-t-il de même pour les personnes en grande fragilité ? Par ailleurs, Ne serons-nous pas tous dépendant un jour ?
Ces questions sont essentielles et des réponses que nous y apporterons, dépend la société que nous voulons. Voulons nous une société de la performance, de la puissance, de l’efficacité et de l’agilité dans laquelle le faible et le fragile n’a plus sa place ? Ou voulons nous une société dans laquelle toute vie vaut la peine d’être vécue et dans laquelle même le plus faible et le plus fragile peut avoir sa place ?
Même si les questions liées à la fin de vie sont toujours d’une extrême complexité et ne peuvent être traitées de manière binaire, je suis convaincu que l’alimentation et l’hydratation ne s’apparentent pas à de l’acharnement thérapeutique. Par ailleurs, si on commence à accepter que les patients cérébrolésés soient euthanasiés, alors jusqu’où cela peut-il s’arrêter ? Qui sommes-nous pour avoir le droit de vie et de mort sur notre prochain ?